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Neuf v.s. reconditionné : l’impact environnemental de l’industrie tech.

Mis à jour le 29 août 2024

La production et la fin de vie de nos smartphones, ordinateurs et autres bijoux technologiques ont un impact très lourd sur l'environnement, qui tend à être un peu oublié. La moitié des émissions carbone du secteur du numérique (4% des émissions mondiales) proviennent de la production de ces appareils. Le reconditionné, sans être une solution parfaite, contribue à limiter leur impact environnemental. On vous raconte tout ici.

Terres rares, mines d’or, plastique… la fabrication des produits tech et leur impact environnemental

Les usines d'ordinateurs et de smartphones sont de gros consommateurs d'or, d'argent et de nombreux types de métaux et de terres rares. L'extraction de ces minerais, essentiels à la production des composants de nos appareils a un impact extrêmement lourd sur l'environnement et les écosystèmes, sans parler des conditions humaines souvent désastreuses dans lesquelles les mines sont exploitées.

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Le gisement de Bayan'obo en Mongolie (ci-dessus) fournit, depuis 2005, 45% des terres rares dans le monde (crédit photo).

On compte en moyenne 130 grammes de minerais et terres rares dans un smartphone. Or il faut extraire et détruire 44 kg de roches en moyenne pour obtenir ces matériaux. La fabrication d’un ordinateur, elle, nécessite en moyenne près de 200 kg de matières premières.

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L'exploitation de ces mines dans lesquelles ces matériaux sont extraits a un impact particulièrement désastreux sur les ressources en eau. La production d'or par exemple rejette du cyanure et du mercure qui terminent dans les rivières. Et pour produire une tonne de néodyme (le matériau rare qui permet de faire vibrer nos téléphones), 75.000 litres d'eau sont contaminés par des substances toxiques. 

Les conséquences de la production de ces objets sur les réserves d’eau douce ne s’arrêtent pas là. Il faut en moyenne 1000 litres d’eau douce pour produire un téléphone et 1500 litres pour produire un ordinateur. Des quantités non négligeables dans un contexte d’aggravation du stress hydrique dans de nombreuses régions du monde.

Enfin, le plastique, dérivé de carburants fossiles, est un composant important des appareils électroniques et électroménagers, avec les conséquences que l'on connaît sur l'environnement. Un smartphone est composé à environ 40% de plastique, souvent mélangé à d’autres produits chimiques, ce qui ne le rend qu’en partie recyclable.

Déchets électroniques : un problème croissant, aggravé par l’obsolescence programmée.

Produire un ordinateur ou un téléphone, de la fabrication de ses composants à sa sortie d'usine a un impact énorme sur l'environnement. Mais la fin de vie de ces appareils pose également problème. 

On entend de plus en plus parler de la question des déchets électriques et électroniques (DEEE) et de la difficulté de les collecter et de les recycler. Et pour cause ! Avec plus de 50 millions de tonnes produites en 2019 (ce qui représente plus de 6 tonnes de déchets électroniques produits par heure), nos anciens équipements tech constituent une source majeure de déchets dans le monde. Cette tendance est malheureusement exponentielle : on devrait atteindre 74 millions de tonnes de DEEE en 2030.

Seulement 17,4% de ces déchets sont correctement collectés et recyclés, le reste est brûlé ou abandonné en décharge. 

De nombreux pays se débarrassent de ces déchets chargés de substances toxiques (arsenic, mercure, cadmium, etc.) en les envoyant en Afrique de l’Ouest ou en Asie, où les décharges illégales se multiplient. Là, des travailleurs mettent leur vie en danger en démantelant et brûlant sans protection ces appareils pour en récupérer les matériaux, pour un prix inférieur à celui de leur extraction minière. Ces décharges ont des conséquences désastreuses sur la santé et sur l’environnement.

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La décharge d’Agbogbloshie, au Ghana est une des principales décharges “sauvages” de DEEE. Crédit Photo.

Beaucoup de ces déchets pourraient être évités. Les Français changent de smartphone tous les deux ans en moyenne alors que 88% des appareils sont encore en état de marche. Ces habitudes de consommation trouvent leur origine dans deux phénomènes : l'obsolescence programmée et l'obsolescence perçue. 

  • L'obsolescence programmée affecte le bon fonctionnement des objets après un temps donné d'utilisation et les rend par exemple incompatibles avec la mise à jour des fonctionnalités ou inutilisables de par l'usure de certains composants impossibles à remplacer. 

  • L'obsolescence perçue est la perte relative de la valeur d'un objet, soit parce qu'il est passé de mode ou qu'une version plus récente sort sur le marché. 

Ces deux types d'obsolescences, réelle ou perçue, amènent les consommateurs à acheter des produits neufs et à se débarrasser de leurs appareils alors que ces derniers sont toujours fonctionnels ou ne nécessiteraient qu'une réparation.

Le reconditionné comme alternative à la surproduction d’appareils et de déchets.

Heureusement il existe des solutions pour réduire notre impact environnemental lié à nos téléphones et nos ordinateurs. L'obsolescence n'est pas une fatalité !

La première chose à faire c'est d'éviter d'acheter tout court, quand on peut conserver ses appareils déjà existants. Et, lorsqu’un achat est nécessaire, on peut opter pour un appareil d’occasion, ou reconditionné, au lieu d’aller acheter du neuf !

Acheter un ordinateur ou un smartphone reconditionné c'est en effet éviter à la fois l'empreinte environnementale de sa production et celle de sa destruction.

Bien sûr l’industrie du reconditionné a elle même un impact sur l’environnement : il y a le transport chez le reconditionneur, le changement éventuel d'une pièce (une batterie ou un écran, par exemple). Mais cet impact est en moyenne 3 fois inférieur à celui de la production d'un appareil neuf.

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Opération à coeur ouvert : un reconditionneur partenaire de Back Market inspecte et répare un iPhone 7.

Si on prend ainsi l’exemple du smartphone, la différence entre le neuf et le reconditionné permet d’éviter un impact significatif :

Impact smartphone neuf

Impact smartphone reconditionné

Impacts évités

CO2 émis

56 kg

11 kg

45 kg en moyenne économisés

Matières premières utilisées

44 kg

4-10 kg

34-40 kg économisés

Rien qu'en 2019, en adoptant des smartphones et des ordinateurs remis à neuf, les clients de Back Market ont permis d'éviter :

  • l’émission de 47.088 tonnes de CO2e

  • l'extraction 352.586 tonnes de matières premières

Sans compter que l’adoption d’un appareil remis à neuf est un moyen efficace de lutter contre la surproduction de déchets électroniques, très mal gérée en aval. En 2019, ce sont près de 450 tonnes d'e-waste qui ont été évités via notre plateforme !

Choisir le reconditionné c’est donc réduire efficacement son empreinte environnementale.

Et pour réduire encore plus l'impact de son appareil sur l'environnement, il faut bien sûr faire en sorte de le garder le plus longtemps possible !

Quelques conseils pour faire durer ses appareils électroniques.

  • Protéger son téléphone et son ordinateur avec une coque. Cela peut paraître très anecdotique, mais la coque permet d'absorber les éventuels chocs dont peuvent être victimes nos appareils. Pour les smartphones, on peut ajouter un écran de protection.

  • Éviter d'exposer son téléphone ou son ordinateur à des températures extrêmes. Le froid empêche la batterie d'alimenter correctement l'appareil et le chaud accentue les risques de "plantage" du système.

  • Préserver la batterie ! Pour les smartphones, il vaut mieux privilégier des petites charges durant la journée plutôt qu'une longue charge durant la nuit et éviter absolument de laisser votre téléphone s'éteindre faute de batterie. On maintient la batterie entre 20% et 80% de charge. Pour les ordinateurs, c'est différent. Le mieux est d'utiliser son ordinateur branché sur le secteur lorsque cela est possible, cela permet d'économiser la batterie. L'idéal est de vider totalement la batterie au moins une fois par mois pour la préserver.

  • Réparer son appareil. En faisant appel à un réparateur… ou en le faisant soit même ! Le site collaboratif ifixit.com milite pour le droit à la réparation et propose des tutoriels détaillés et des kits de réparation pour tous les types de téléphones. Sur le site on peut trouver aussi un comparatif entre plusieurs modèles de smartphones, tablettes et ordinateurs portables en fonction de leur réparabilité.

  • Choisir un appareil éco-conçu. Fairphone a développé un téléphone dont toutes les pièces sont amovibles et donc remplaçables, ce qui permettrait d'allonger la durée de vie du téléphone en rendant plus faciles les réparations. Côté empreinte, le Fairphone s'engage à utiliser de l'or issu du commerce équitable, et du plastique recyclés dans ses téléphones.

Camille Richard

Écrit par Camille RichardResponsable RSE chez Back Market

Elle est passionnée par les sujets environnementaux et les documentaires animaliers. Ses ennemis sont les climatoseptiques et la coriandre.

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